vendredi 6 octobre 2006

Bagels à la Farine Complète de Blé Noir

A.S. : Alhya, je suis toujours làààà ! La preuve, je pense à toi. Voilà de quoi faire cuire dans ta cuisinière électrique tout'belle tout'neuve !

J'ai croqué dans mon premier bagel lors de notre voyage de noces en juillet 1998 à... New York. Il est des terres plus romantiques pour s'évader en amoureux, je vous l'accorde. L'envie nous avait pris cependant de partir dans cette cité complètement dingue, et qui nous faisait tant rêver, pour célébrer notre union. Pour être exact, il s'agissait de célébrer un mariage qui n'avait pas encore eu lieu, puisque nous nous sommes mariés un mois après le voyage de noces. Comme vous le voyez, nous sommes plutôt anti-conventionnels chez nous.

New York ! Terre d'asile pour la vieille Europe affamée en quête d'or. Ville cosmopolite, où tout le monde parle anglais avec un accent à couper au couteau - Et parfois avec un anglais plus qu'approximatif, surtout chez les touristes... N'est-ce pas, Tit' ? Laissez, vous comprendrez plus tard - Et... Je disais quoi, moi ?... Ah oui ! Donc, qui dit population cosmopolite, dit cuisine cosmopolite !

Imaginez : 10 jours à arpenter les artères de bitume surchauffé de Manhattan. Manhattan, Manhattan, Manhattan... De long en large et en travers. Même pas eu le temps d'aller à Brooklyn dans l'espoir de croiser Paul Benjamin chez Augustus "Auggie" Wren et acheter un cigare cubain ou turfer. Manhattan à pied, toujours à pied, de 8:00 AM à 8:00 PM, voire plus. Manhattan en bus lorsque nous n'en pouvions vraiment plus, avec des températures de 37 à 40°C au plus fort de la journée et, grâce à son inventeur, la climatisation pour respirer un peu. Et des échoppes chinoises, vietnamiennes ou coréennes, où l'on mange vite, pour pas très cher et plutôt bien, partout, de Chinatown jusqu'aux rues envahies de Little Italy. Et des sushis, mes premiers également, dès que l'envie nous prend, parce que cela s'avale tout seul ces petits trucs là, c'est frais et fondant, nous les mangeons sur le pouce, assis sous la coupole de verre du World Financial Center à regarder les New Yorkais au travail ou en pause. Et des litres et des litres de jus de fruits tout frais pressés à la demande, avec peut-être un petit nuage de lait ou du yaourt pour plus de douceur, au lieu du sempiternel baril de soda marron (Z'y va, c'est relou, z'ont même pas de Coke ici ! Mais, j'suis dans quel pays, là ?!...). Et les déjeuners aux delis, et les dîners aux diners. Et puis... et puis... les petits déjeuners, à l'hôtel.

...Ah, les petits déjeuners à l'hôtel !...


Chez N*** F***, ils nous avaient dit pourtant que le petit déj n'était pas compris dans le prix de la chambre. Nous nous étions faits une raison. Le premier jour, nous avions acheté ce qu'il fallait dans le deli du coin pour subvenir à notre appétit ogresque du matin : de la heu... "baguette parisienne" (je mets entre guillemets parce que j'effrayerais Sandra si je lui disais en quoi consistait précisément cette baguette), des fruits frais, du jus d'orange en brique, des céréales et du bulgarian yoghurt. Après avoir englouti plus de la moitié de nos provisions, en descendant à la réception, le standardiste nous appelle et nous demande si nous prenons notre petit déjeuner. "It's a complimentary breakfast" précise-t-il avec son impeccable accent latino qui me permet de tout comprendre ce qu'il dit. Oui, hé bien si c'est complimentary, c'est complimentary, hein ! Moi aussi, je speak english. Et complimentary, dans mon jargon franglais à moi, ça ne sonne pas très bon ; ça sonnerait plutôt : "Toi, touriste. Français, nouveau champion du monde de soccer ball. Plein aux as, le p'tit déj, c'est en complément." Donc, vous devinez, moi je lui fais sèchement : "Ouais, ouais, c'est ça, mon vieux, on ne me l'a fait pas à moi, hein ! No money. Tu comprends, ça ? We are students...". Le type de l'hôtel, il me regarde, éberlué, et là TILT ! il comprend que... que je suis vraiment une bille en anglais et que la bien jolie pépette qui m'accompagne, elle n'a rien suivi à la conversation et peut-être qu'elle est meilleure que moi en anglais. Alors, cet émule de Rudolph Valentino, il répète son propos en fixant ma compagne avec ses beaux yeux sombres, la lèvre retroussée et humide, et une voix qui est tout à fait différente tout à coup, me semble-t-il. Mais c'est qu'il drague ma femme - ma future femme ?!... "Mon amour, ce monsieur fort aimable et qui ne me laisse pas indifférente te dit simplement que le petit déjeuner est complimentary. Oui merci, ma poulette, mais laisse un peu, c'est une affaire entre lui et moi ; écarte toi que je lui arrange son dentier Ultra B***. Complimentary, j'avais compris. Non, bien au contraire, tête d'âne, tu ne piges rien : si c'est complimentary, c'est que c'est free..." Haaa, free !... Héhéhé ! Ah oui oui oui, free, je pige bien là ! Héhéhé ! "Bon bah, désoled, mais I don't speak english very well, hein ! Tu m'en veux pas, mon gars ?... No problem. It's OK, Mister L***. Well... Breakfast or not? Oh, écoutez, j'ai déjà boulotté un petit morceau y'a pas une heure, mais bon... si c'est free, je dois bien avoir une petite place dans mon estomac, OK, brother? Your so cool. Heu... What's your name, déjà, que j'te file un petit pourboire ?" Je me penche sur le badge agrafé à son veston et je lis : "Jean-Pierre"...


Ah, Jean-Pierre, heureusement que tu étais là ! Sans toi, je passais à côté d'un des plus merveilleux petits déjeuners du monde : un petit déjeuner... "à volonté" !

Au petit déjeuner "à volonté" de l'Hôtel Métro (au n°45 de la 35ème rue Ouest, à une rue de l'Empire State Building), on vous servait du jus d'orange frais, du thé, du café, des muffins aux myrtilles, des bagels aux oignons, des bagels au sésame, des bagels aux pavots, avec du beurre, du creamcheese ou de la confiture. Chaque matin, nous nous en faisions exploser la panse, si bien qu'il était difficile de se mouvoir après de telles orgies.

A notre retour en France, j'ai cherché une recette de bagel. Celle que j'ai trouvée, je ne vous la livrerais pas. J'ai bien assez écrit pour ce soir. Pour que vous ne restiez pas sur votre faim, je vous invite à lire la recette de Sandra (Le Pétrin). Elle est absolument telle que je la ferais la prochaine fois. Si comme moi, vous souhaitez ajouter de la farine autre que de la farine de froment (ici blé noir complète), mesurez deux tiers de froment pour un tiers de farine ajoutée.

Bon appétit !
Tit'

11 graines et quelques miettes pour un cuicui affamé:

Décidément on ne te changera pas, Tit': breton tu es, breton tu resteras.. bagels au sarrasin, quelle idée.. géniale: j'adore son goût et on fait de supers pains avec!!
Très beau bagel en plus! Pour moi New York, c'est toujours un rêve.. mais je ne désespère pas!!

Sandra Le Petrin , le 06/10/2006 00:02  

J'ai bien rigolé! Ton post est super! J'ai mangé mon premier bagel au Japon (et beaucoup aimé), mais je crois qu' un détour par New York s'impose pour goûter le vrai de vrai! ;)

MachaMalo , le 06/10/2006 02:55  

Excellent detournement de bagel !
J'adore ça aussi et il y a un Bagel Place près de Chatelet à Paris : on choisit son bagel et ce qu'on veut y mettre et hop tout de suite ça change du sempiternel sandwich le midi.

Anonyme , le 06/10/2006 06:01  

Oui, c'est un joli détournement et j'ai bien ri aussi.
Bonne journée.

Anonyme , le 06/10/2006 08:09  

Ca fait envie!!!

Anonyme , le 06/10/2006 08:31  

ça y est !! ,-D: ... ahhh! ça fait du bien! quelle bille in english, my dear... j'aurais fait pareil, nulle itoo! mais les bagels, j'en garde un souvenir ému de mon voyage à Baltimore, certes je ne célébrais pas mes futures noces (j'adore ce concept des noces décalées!!), mais pourtant... le goût de ces petites choses avec au choix, graines de tournesol, cramberies, pignons, ...., bref, je crois avoir à peu près tout testé... tout? ben non, celle la, la version des BZH, connais pas! et ça me donne envie de me lancer dans un des trucs que je redoute le plus, la boulange!

Alhya , le 06/10/2006 08:57  

:)) super !

Papilles et Pupilles , le 06/10/2006 12:06  

Moi aussi je suis accro aux bagels et mes préférés sont ceux maison bien sur !
Belle histoire qui m'a beaucoup fait rire !
Ah les français et les langues étrangères !

Fabienne , le 06/10/2006 19:54  

J'adore!
Je découvre ton blog, quelle belle surprise, je reviendri souvant!!
Tes bagels sont magnifique, l'envie d'en manger un est grande!!
ciao

Anonyme , le 07/10/2006 09:18  

bon moi, je ne retiens pas grand chose de ta recette de bagel mais j'ai adoré ton récit sur ton voyage de noces avant mariage.

Anonyme , le 07/10/2006 20:13  

En effet, ç'aurait été dommage de louper de si bons et copieux petits-déjeûners.

Anonyme , le 12/10/2006 09:17